On peut, par ces raisons, appeler Yaversion un désir négatif, la haine un amour négatif, la laideur une beauté négative, le blâme un éloge négatif. On pourrait peut-être penser ici que tout cela n'est qu'une substitution de mots. Mais on ne verra juger ainsi que ceux qui ne savent pas combien il est avantageux que les expressions montrent en même temps le rapport à des notions déjà connues, et que chacun peut apprendre très-facilement dans les mathématiques. La faute dans laquelle un grand nombre de philosophes sont tombés par suite de cette négligence, est palpable. On trouve que le plus souvent ils regardent les maux comme de simples négations, quoiqu'il soit évident, par nos explications, qu'il y a des maux par défaut {mala defectus) et des maux par privation (mala privationis). Les premiers sont des négations dont la position opposée n'a rien de positif; les seconds supposent des raisons positives qui font disparaître le bien dont une autre raison est réelle, et sont un bien négatif Ce dernier mal est bien plus grand que le premier. Ne pas donner est un mal par rapport au nécessiteux; mais prendre, extorquer, voler, est, par rapport à lui, un mal bien plus grand, et prendre est un donner négatif. On pourrait faire voir quelque chose de semblable dans des rapports logiques. Des "erreurs sont des vérités négatives (qu'il ne faut pas confondre avec la vérité des propo-