Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/181

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dation pour obtenir l'approbation de ceux qui de­mandent un ton dogmatique décidé, pour les faire entrer dans la direction on l'on Tondrait les voir. Mais, tans éprouver le moindre regret de la perte d'nne ap­probation de ce genrç, je pense que, dans une science aussi épineuse que la métaphysique, il vaut beau-coup mieux exposer d'abord ses idées à l'examen public sous la forme d'essais incertains, que de les annoncer sur-l&champ avec tout le soin d'une préten­due solidité et d'une complète conviction, parce qu'en agissant de cette dernière façon toute améliora­tion devient impossible, et que toute faute qui peut s'y rencontrer est irréparable.

I. Chacun comprend facilement pourquoi quelque chose n'existe pas s'il n'y a pas de raison positive de son existence ; mais il n'est pas aussi facile de com­prendre comment ce qui existe cesse d'exister. Il existe, par exemple, en ce moment dans mon âme l'image du soleil, produite par la force de mon ima­gination. Dans un instant je cesserai de penser à cet objet. L'image qui était en moi cesse d'exister dans mon esprit, et l'état le'plus proche du précédent est zéro. Si je voulais poser en principe que la pensée a cessé d'être, parce que dans le moment suivant j'ai discontinué de la produire, la réponse ne différerait nullement de la demande : car il est précisément ques­tion de savoir comment une action qui se fait actuel-