Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/191

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pourtant impossible, excepté dans le cas d'A — A, il en résulte que jamais il n'arrive naturellement dans le. monde un changement positif dont la conséquence ne consiste pas, en somme, dans une opposition réelle ou virtuelle qui se détruit. Mais cette somme donne zéro, = 0, et avant le changement elle était égale- ' ment = 0 : de sorte qu'elle n'a été ni augmentée ni diminuée par là.

Dans le second cas, celui où le changement con­siste dans la suppression de quelque chose de positif, la conséquence est = 0. Mais, d'après le numéro pré­cédent, l'état de l'ensemble de la raison n'était pas simplement = A, mais A — A= 0. Ainsi, d'après le mode d'estimation que je suppose ici, la position n'est ni augmentée ni diminuée dans le monde.

Je vais tâcher d'éclaircir cette proposition, qui me paraît importante. Dans les changements du monde corporel, elle passe déjà pour une règle mécanique démontrée depuis longtemps. Elle est ainsi exprimée : Quantitas motus, summando vires corporum in easdem partes, et subtrahendo eas quw vergunt in contrarias, per mutuam illarum actionem (con-flictum, pressionem, attractionem) non mutâtur. Mais quoique dans la mécanique pure on ne fasse pas dériver immédiatement cette règle de la raison méta­physique, d'où nous avons tiré la proposition gêné* raie, la justesse n'en repose pas moins positivement