Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/239

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même que la sensation qui constitue la matière de la représentation sensible témoigne de la présence de quelque chose de sensible, mais dépend, quant à la qualité, de la nature du sujet, suivant que ce sujet peut être modifié par cet objet, de même aussi la forme de cette représentation atteste bien un certain rapport, une certaine relation des choses senties, mais elle n'est pas proprement une esquisse ou un schème de l'objet ; ce n'est qu'une certaine loi innée à l'esprit en vertu de laquelle il coordonne ce qu'il sent par suite du sentiment de la présence de l'objet. Car les objets ne frappent pas les sens par la forme ou l'es­pèce (speciem); en sorte qu'il faut, pour que la di­versité qui affecte le sens de l'objet soit réduite à une certaine totalité de la représentation, il faut un prin­cipe interne de l'esprit, qui serve à donner une cer­taine espèce à cette diversité, suivant des lois fixes et innées.

§ 5.

La connaissance sensible comprend donc et une matière, qui est la sensation, laquelle mérite à cette espèce de connaissance l'épithète de sensibles (sen­suelles) et une forme en vertu de laquelle seule, et quoiqu'il n'y ait pas de sensation, les représentations sont appelées sensitives (sensitivœ). Quant aux choses intellectuelles, il faut, soigneusement noter, avant