Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/249

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bien une notion individuelle dans laquelle sont pen­sées toutes les choses sensibles; elle comprend donc les notions d'espace et de temps, notions qui, par le fait qu'elles ne décident rien des choses semblables par rapport à la qualité, ne sont des objets de science que par rapport à la quantité. Aussi la mathématique pure considère-l-elle Y espace en géométrie, et le temps en mécanique pure. Il faut ajouter à ces notions celle de nombre, notion dans doute intellectuelle en soi, mais dont cependant l'application au concret exige les no­tions auxiliaires de tempg et d'espace (par l'addition successive et la juxta-position de plusieurs choses en même temps). La notion de nombre est l'objet de G arithmétique. La mathématique pure, exposant la forme de toute notre connaissance sensitive, est donc l'organon de toute connaissance intuitive et distincte; et comme ses objets mêmes sont non-seulement les principes formels de toute intuition, mais encore les principes d'une intuition originelle, elle est tout à la fois la source d'une connaissance très-? raie, et l'exem­plaire d'une parfaite évidence dans toutes les autres. Puis donc qu'il ? a une science des choses sen-sibles, quoique, par 4e fait que ces choses sont des phénomènes, il n'y ait pas d'intellection réelle, que cetteintellection.ne soit que logique, on voit en quel sens, emprunté des Eléates, doivent être entendue ceux qui ont nié que les phénomènes fussent l'objet d'une science·