Page:Kant-Mélanges de Logique (trad. Tissot), 1862.pdf/373

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chacun n'en fait qu'à sa tète. Je ne fais alors atten­tion qu'à la maxime rationnelle dont chacun part, et suivant laquelle on sait aussi généralement re­cueillir les faits propres à la confirmer ; après quoi je cherche la mienne, qui m'empêche de croire à toutes ces explications avant de m'être bien rendu compte des raisons contraires. Quand donc je trouve ma maxime certaine, parfaitement d'accord avec l'usage de la raison dans la science de la nature, et seule appropriée à une façon de penser consé­quente, alors je la suis, sans me soucier de ces pré­tendus faits qui n'empruntent guère leur crédibilité et leur propriété d'expliquer l'hypothèse admise, que de la maxime d'abord choisie, faits auxquels on peut d'ailleurs opposer facilement cent autres faits· La pro­pagation par l'effet de l'imagination des femmes en­ceintes, ou bien encore des juments dans des écuries princières, l'épilation de la barbe chez des peuples entiers, comme la résection de la queue chez les che­vaux anglais, ce qui a forcé la nature d'omettre éga­lement dans ses générations une partie dont elle était munie dans le principe ; les nez aplatis, qui sont d'abord ainsi formés artificiellement chez les nouveau-nés par les parents, et qui seraient, avec le temps, acceptés par la nature dans sa force créatrice : ces moyens d'explication et d'autres seraient difficilement accrédités par les faits cités à l'appui, auxquels on peut en opposer