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déterminé par rapport à chacun des deux prédicats ; en sorte qu’il n’y a pas lieu à la vérité, qui cependant, par hypothèse, a été considérée comme existante. Ce qui répugne manifestement.

Scolie. Le sens commun a toujours mis en principe que la connaissance du vrai a pour fondement la vue d’une raison. Mais nous nous contentons souvent d’une raison conséquemment déterminante, lorsqu’il ne s’agit que de certitude ; mais on voit facilement, par le théorème qui précède et par la définition, considérés ensemble, qu’il y a toujours une raison antécédemment déterminante, ou, si l’on veut, une raison génétique, ou du moins identique, puisque la raison conséquemment déterminante ne fait pas la vérité mais l’explique. Voyons maintenant quelles raisons déterminent l’existence.


Proposition VI.
Il serait absurde d’admettre que quelque chose a en soi la raison de son existence.

En effet, tout ce qui renferme en soi la raison de l’existence de quelque chose, est la cause de cette chose. Quelque chose qui aurait en soi-même la raison de son existence serait cause de soi-même. Or, comme la notion de cause est naturellement antérieure à la notion d’effet, la notion d’effet est donc