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fectué réellement. On se fait une notion d’un certain être en qui est la plénitude de la réalité ; or, il faut reconnaître qu’on est obligé de lui accorder par cette notion jusqu’à l’existence. Tel est donc l’argument : si toutes les réalités se trouvent réunies sans distinction de degré dans quelque être, cet être existe. Si elles sont simplement conçues réunies de la sorte, l’existence de cet être n’est elle-même qu’en idée. Mieux valait donc raisonner comme il suit : en formant la notion d’un certain être que nous appelons Dieu, nous l’avons déterminé de telle sorte que l’existence s’y trouve comprise. Si donc la notion ainsi préconçue est vraie, il est vrai aussi que Dieu existe. Ceci soit dit à l’adresse de ceux qui admettent l’argument de Descartes.


Proposition VII.
Il existe un être dont l’existence précède en quelque sorte la possibilité de cet être, celle de toutes choses, un être qui est par cette raison absolument nécessaire. Cet être c’est Dieu.

Comme la possibilité n’a lieu que par la non-répugnance de certaines notions réunies, et qu’en conséquence la notion de possibilité résulte d’une comparaison ; comme il est nécessaire aussi que dans toute comparaison il y ait des choses à comparer, et