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d’où plus tard, par voie de combinaison, de limitation, de détermination, résulte une notion quelconque d’une chose à penser, c’est ce qui ne peut être parfaitement conçu qu’à la condition que tout ce qu’il y a de réel dans une notion existe en Dieu, source de toute réalité. Nous n’ignorons pas que Descartes a donné de l’existence de Dieu un argument tiré de la notion interne même de Dieu ; mais j’ai fait voir aussi dans la scolie du précédent paragraphe comment il s’était abusé : Dieu est l’être unique de tous les êtres, en qui l’existence est antérieure à tout le reste, ou, si l’on aime mieux, dans lequel l’existence et la possibilité sont une même chose. Faire abstraction de son existence, c’est en faire disparaître la notion.


Proposition VIII.
Tout ce qui est contingent doit avoir une raison d’être antécédemment déterminante.

Supposez qu’il en manque, rien ne fera qu’il existe. Par le fait donc que l’existence est déterminée, c’est-à-dire posée de telle sorte que tout ce qui est l’opposé de la détermination est complètement exclu, il n’y aura d’autre exclusion de cet opposé que celle qui part de la position de l’existence. Or, cette exclusion étant identique (puisque rien n’empêche la non--