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TRAITÉ DE PAIX PERPÉTUELLE


En effet, une paix semblable ne manquerait guère d’énerver les facultés, et tromperait les intentions de la nature par rapport à la philosophie, comme moyen constant de pousser l’humanité à sa fin dernière. Au contraire, une constitution guerrière n’est pas encore la guerre ; elle peut et doit bien plutôt la prévenir par une prépondérance décisive des raisons pratiques sur les raisons contraires, et assurer ainsi la paix.


B


fondements hyperphysiques de la vie de l’homme au
profit d’une philosophie pratique


Grâce à la raison, l’âme de l’homme a reçu un esprit (mens, νούζ), qui fait que sa vie n’est pas soumise au pur mécanisme de la nature et à des lois techniquement pratiques, mais qu’elle peut être réglée sur la spontanéité de la liberté et sur ses lois moralement pratiques. Ce principe de vie ne se fonde pas sur des notions du sensible, qui toutes présupposent (avant tout usage pratique de la raison) une science, c’est-à-dire une connaissance théorique ; il procède au contraire étroitement et immédiatement d’une idée du sursensible, de la liberté et de l’impératif moral catégorique, qui nous la révèle. Il ionde ainsi une philosophie dont la théorie n’est pas, il est vrai (comme