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l’esprit font seulement qu’une chose passe de la faculté supérieure à l’inférieure, depuis la représentation avec conscience jusqu’aux représentations obscures, dans lesquelles il est difficile d’établir l’identité parfaite des motifs. La tendance du désir inné à des perfections ultérieures ne permet pas que l’âme reste dans le même état. Il faut donc que l’esprit incline dans un sens ou dans un autre par la variation même de l’état des représentations internes.


Proposition X.
Exposition de quelques corollaires naturels du principe de la raison déterminante.

1. — Il n’y a rien dans le raisonné qui n’ait été dans la raison, car il n’y a rien sans une raison déterminante ; il n’y a donc rien dans le raisonné qui ne témoigne de sa raison déterminante. Mais, pourrait-on objecter, puisque les choses créées ont des limites, ne s’ensuit-il pas que Dieu, qui contient la raison de ces choses, est également limité ?

Je réponds : les limites qui circonscrivent les choses finies prouvent que leur raison est également limitée dans l’acte de la création divine. Car l’action créatrice de Dieu est limitée, en raison de la limitation de l’être à produire. Mais cette action étant une détermination relative de Dieu, qui doit correspondre aux choses à