Page:Kant - Éléments métaphysiques de la doctrine du droit.djvu/416

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314 DOCIRUIB M DIOIT.

intérieur provisoire ? mais non un état de société civile absolument juridique. Toute vraie république n'est et ne peut être autre chose qu'un système représentatif du peuple, institué pour protéger ses droits en son nom* c'est-à-dire au nom de tous les citoyens réunis» et au moyen de ses déléguée (de ses députée). Mais, dès qu'un chef d'État en personne (que ce soit le roi, la noblesse ou le peuple entier, l'union démocratique) se fait représenter, alors le peuple réuni ne représente plus seulement le sou­verain , il est lui-même le souverain ; car c'est eu lui (dans le peuple) que réside originairement le pou­voir suprême, duquel doivent émaner tous les droite des individus comme simples sujets (en tous cas comme serviteurs de l'État), et la république» une foi établie, n'a plus besoin d'abandonner les rênes du gouverne­ment, et de se remettre entre les mains de ceux qui les avaient tenues auparavant, et qui pourraient maintenant anéantir par leur volonté absolue toutes les nouvelles institutions» Ce fut donc une grande faute de jugement de la part d'un puissant souverain de notre temps, d'avoir, pour se tirer de l'embarras que lui causaient lés dettes publiques, remis au peuple le soin de prendre sur lui et de partager ce fardeau suivant son bon vouloir; car le peuple reçut ainsi naturelle· ment le pouvoir législatif, non-seulement pour lever des impôts sur les sujets, mais aussi pour surveiller le gouver­nement . c'est-à-dire pour empêcher que celui-ci, par ses prodigalités ou pour les besoins de la guerre, ne fit de non·* ? elles dettes; et par conséquent le souverain pouvoir du monarque disparut tout à fait (ne fut pas seulement sus­pendu) et passa au peuple, à la volonté législative duquel le mien et le tien furent soumis dan· tous tas styote. Ci que