Page:Kant - Critique du jugement, trad. Barni, tome second.djvu/48

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nous trouvons accidentellement conformes à des fins pour des applications réelles du principe des causes finales. Ainsi, parce que les fleuves facilitent le commerce des peuples dans l’intérieur des terres, parce que les montagnes contiennent des sources qui forment ces fleuves et des provisions de neige qui les entretiennent dans les temps où il n’y a pas de pluie, parce que les terrains sont inclinés de manière à conduire les eaux et à ne pas inonder le pays, on ne peut pourtant pas prendre ces choses pour des fins de la nature ; car, bien que cette forme de la surface de la terre soit très nécessaire à la production et à la conservation du règne végétal et du règne animal, elle n’a cependant rien en soi dont la possibilité nous oblige à admettre une causalité déterminée par des fins. Cela s’applique aussi aux plantes que l’homme emploie pour son besoin ou pour son plaisir, aux animaux, au chameau, au bœuf, au cheval, au chien, etc., dont l’homme fait usage de tant de manières, soit pour sa nourriture, soit pour son service, et dont en grande partie il ne peut se passer. Dans les choses que nous n’avons aucune raison de considérer par elles-mêmes comme des fins, on ne peut attribuer une finalité à leur rapport extérieur que d’une manière hypothétique.

Il y a une grande différence entre juger une chose, à cause de sa forme intérieure, comme une fin de la