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Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/115

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POSSIBILITÉ DE LA PHYSIQUE PURE.


dant se trouvaient déjà en partie dans les premières (tels que prius, simul, motus) ; mais cette rhapsodie devait plutôt servir aux investigateurs futurs comme indication que comme idée régulièrement obtenue, et recevoir à ce titre leur approbation ; aussi est-il arrivé qu’une philosophie plus avancée n’y a vu aucune espèce d’utilité.

En recherchant les éléments purs (qui ne contiennent rien d’empirique) de la connaissance humaine, je ne me suis décidé qu’après une longue réflexion à distinguer avec certitude et à séparer les notions élémentaires de la sensibilité (espace et temps), des notions de l’entendement. Les septième, huitième et neuvième catégories d’Aristote ont ainsi été exclues de la liste. Les autres ne pouvaient me servir, parce qu’il n’y avait aucun principe qui pût m’aider à mesurer avec exactitude l’entendement et à déterminer complétement et avec précision toutes les fonctions d’où sortent ses notions pures.

Pour trouver ce principe, je me demandai quelle est l’opération intellectuelle qui renferme toutes les autres, et ne se distingue que par différentes modifications ou moments, celle qui consiste à ramener la diversité de la représentation à l’unité de la pensée en général, et je trouvai que cette opération intellectuelle est le jugement. J’avais donc devant moi, par le fait, un travail estimable des logiciens, qui, sans être exempt de défauts, me mettait en état de présenter une table complète des fonctions intellectuelles pures, mais indéterminées par rapport à tout objet. Je rapportai