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Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/216

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RÉPONSE


de la cosmologie, dont la fertilité est contestée, à ne point se décourager ; car, dit-il, « nous pouvons toujours y avancer, nous pouvons toujours essayer de l’enrichir de nouvelles vérités, sans nous occuper de la valeur transcendantale de ces vérités (ce qui doit signifier ici de la réalité objective de leurs notions) ; » puis il ajoute : « C’est même de la sorte que les mathématiciens ont constitué la notation de toutes leurs sciences, sans dire un seul mot de la réalité de leur objet. » Il dit, — le lecteur doit bien faire attention, — il dit donc « C’est ce qui se laisse prouver par un exemple remarquable, par un exemple trop frappant et trop instructif pour que je ne doive pas le consigner ici. » Oui, très instructif ; car jamais exemple ne fut mieux choisi pour avertir de ne pas même s’en rapporter à des arguments tirés de sciences qu’on n’entend pas, pas même à la décision d’autres hommes célèbres, qui n’en ont parlé qu’en passant, parce qu’il faut présumer qu’on ne les entend pas non plus. Car M. Eberhard ne pouvait pas mieux se réfuter lui-même et son projet, que par le jugement attribué à Borelli sur les coniques d’Apollonius.

Apollonius construit d’abord la notion d’un cône, c’est-à-dire qu’il l’expose a priori en intuition (c’est donc la première opération par laquelle le géomètre montre avant tout la réalité objective de sa notion). Il

    prétentions à une connaissance des choses en général, ont été contestés et restreints au champ rétréci des objets de l’expérience possible. Refuser de s’occuper de la question concernant le titulum possessionis, c’est laisser apercevoir ici un artifice pour dérober aux regards du juge le point précis de la question.