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Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/279

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division le plus fécond et le plus lucide (ce qui fait allusion à ces champs féconds de l’ontologie vantés plus haut), et avec la parfaite certitude que la division a complètement épuisé leur principe de division. »

Toutefois, dans ce champ de triomphe, M. Eberhard ne semble pas si entièrement certain de la victoire qu’il veut bien le dire. Car (p. 318) après avoir admis pour tout à fait décidé que Wolf et Baumgarten avaient connu depuis longtemps et nettement indiqué, quoiqu’en d’autres termes, ce que la Critique a mis en circulation sous un autre nom, il retombe tout à coup dans l’incertitude sur les prédicats dont je puis parler dans les jugements synthétiques, et soulève une telle nuée de distinctions et de classifications des prédicats qui peuvent se présenter dans les jugements, que la chose dont il s’agit en est comme obscurcie et ne peut plus être vue ; le tout pour prouver que j’aurais dû définir les jugements synthétiques, les a priori surtout, autrement que je ne l’ai fait. Il n’y est pas du tout question non plus de ma manière de résoudre la question : Comment ces jugements sont-ils possibles, mais seulement de savoir ce que j’entends par là, et que si j’y fais entrer telle espèce de prédicats, la définition (p. 319) se trouve trop large, que si j’y fais entrer telle autre, elle est (p. 320) trop étroite. Mais il est clair que si une notion ne résulte que d’une définition, il est impossible qu’elle soit trop étroite ou trop large, puisqu’elle ne signifie alors rien de plus ni rien de moins que ce qu’en dit la définition. Tout le défaut qu’on pourrait y trouver serait qu’elle con-