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Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/292

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cette extension, puisque je ne puis concevoir ce plus, que je pense a priori comme faisant partie de la notion d’une chose, quoique cependant pas contenu en elle, que comme un attribut. Car je veux savoir quelle est la raison qui, en dehors de ce qui est essentiellement propre à ma notion et que je savais déjà, me fait connaître quelque chose de plus, et même nécessairement, comme attribut afférent à une chose, mais qui n’est cependant pas contenu dans la notion de cette chose. Or, je trouve que l’extension de ma connaissance par l’expérience repose sur l’intuition empirique (des sens), dans laquelle je trouve beaucoup de choses qui correspondaient à ma notion, mais qui pouvaient aussi m’apprendre quelque chose de plus qui n’était pas encore pensé dans cette notion comme réuni à cela. Je comprends donc facilement, pourvu que l’on me conduise à ce point, que si ma connaissance doit être agrandie, s’élever a priori au-dessus de ma notion, il faudra une intuition pure a priori pour cette notion nouvelle, comme il a fallu une intuition empirique pour la première. Seulement je ne sais où je trouverai cette intuition pure a priori, ni de quelle manière m’en expliquer la possibilité. Si maintenant la Critique m’apprend à laisser de côté tout ce qu’il y a d’empirique ou de sensiblement réel dans l’espace et le temps, à nier toutes choses quant à leur représentation empirique, et si je trouve que l’espace et le temps, pareils à des êtres individuels subsistent, que leur intuition précède toutes les notions qui s’y rattachent, et les notions des choses