Aller au contenu

Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/345

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
345
DEPUIS LEIBNIZ ET WOLF.


ne serait pas toujours en nous, et s’il est absolument impossible de connaître quelque chose hors de nous, comme tel, avec certitude. De ce qu’on laisserait cette question tout à fait indécise, la métaphysique ne perdrait rien de ses progrès, attendu que les perceptions qui nous servent, ainsi que la forme de l’intuition qu’elles revêtent, à constituer l’expérience suivant des principes, par le moyen des catégories, peuvent néanmoins être toujours en nous, et que la question de savoir si quelque chose d’extérieur leur correspond ou ne leur correspond pas, n’apporte aucun changement dans l’extension de la connaissance, puisque, à cette fin, nous pouvons sans cela nous en tenir non pas aux objets, mais uniquement à notre perception qui est toujours en nous.

De là le principe de la division de toute la métaphysique : Du sursensible, qui est l’affaire de la fonction spéculative de la raison, point de connaissance possible (Noumenorum non datur scientia).

Voilà ce qu’a été et ce qu’a dû être de notre temps la philosophie transcendantale, avant que la raison ait pu faire un pas dans la métaphysique proprement dite, ni même vers elle, pendant que la philosophie leibnizo-wolfienne continuait tranquillement son chemin en Allemagne, dans une autre partie, croyant avoir donné aux philosophes en possession du vieux principe péripatéticien de la contradiction une nouvelle