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Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/351

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DEPUIS LEIBNIZ ET WOLF.


connu quant à sa propriété interne. Le sujet peut donc seul être exposé, mais nullement la propriété.

De cette manière, je ne puis avoir, il est vrai, aucune connaissance théorique proprement dite du sursensible, par exemple de Dieu ; mais je puis cependant en avoir une connaissance par analogie, et que la raison pense même nécessairement. Les catégories sont la base de cette conception, parce qu’elles font nécessairement partie de la forme de la pensée, que la pensée ait pour objet le sensible ou le sursensible, quoiqu’elles ne puissent, et justement parce qu’elles ne peuvent par elles-mêmes déterminer aucun objet, former aucune connaissance.


De la tentative illusoire de donner une réalité objective aux notions intellectuelles, sans la sensibilité.


D’après les pures notions de l’entendement, il y a contradiction à concevoir deux choses en dehors l’une de l’autre [distinctes], quand d’ailleurs elles sont parfaitement identiques par rapport à toutes leurs-déterminations internes (la quantité et la qualité) ; ce n’est jamais qu’une seule et même chose conçue deux fois (une seule chose numériquement).

C’est la proposition leibnizienne de l’indiscernable, à laquelle il n’attache aucune importance, mais qui. choque cependant très fort la raison, parce qu’on ne comprend pas pourquoi une goutte d’eau en un lieu devrait empêcher qu’une autre goutte parfaitement semblable se trouvât en un autre lieu. Mais cette contrariété prouve seulement que pour être connues, des