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Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/398

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PROGRÈS DE LA MÉTAPHYSIQUE


porte à croire une durée proportionnée à cette infinité, et tient insensiblement lieu de ce qui manque à la preuve théorique ; si bien que le métaphysicien ne s’aperçoit pas de l’insuffisance de sa théorie, parce que l’influence morale lui dissimule secrètement le défaut d’une connaissance qu’il croit tirée de la nature des choses, et qui est impossible dans ce cas.

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Tels sont donc les trois degrés de la marche de la métaphysique vers le sursensible, qui en est la fin par l’excellence. Elle s’est donné jusqu’ici la peine inutile | de vouloir l’atteindre par la voie de la spéculation et de la connaissance théorique, et cette science a été le tonneau sans fond des Danaïdes. Ce n’est qu’après que les lois morales ont eu dévoilé’le sursensible dans l’homme, la liberté, dont aucune raison ne peut expliquer la possibilité, mais dont la réalité peut être prouvée dans les théories pratico-dogmatiques ; ce n’est que depuis lors, dis—je, que la raison a pu justement prétendre à une connaissance du sursensible, mais dans les limites de l’usage indiqué par une certaine organisation de la raison pratique pure, Alors le sujet de la législation universelle, comme auteur du monde, d’une part, l’objet de la volonté des êtres cosmiques, comme fin dernière conforme à cette volonté, d’autre part ; en troisième lieu, l’état de ces êtres, où « seulement ils pourront atteindre ce souverain bien, sont des idées pratiquement spontanées, mais qu’il ne faut pas du tout établir théoriquement, parce qu’trement-au—