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Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/405

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DEPUIS LEIBNIZ ET WOLF.


cette époque quelque progrès dans le sens de sa destination.

Nous savons donc de quels progrès de la métaphysique il s’agit dans la pensée de l’Académie, et nous pouvons distinguer la connaissance a priori dont l’examen n’est qu’un moyen, — celle, à savoir, qui, toute fondée qu’elle est a priori, peut cependant trouver dans l’expérience les objets de ses notions, qui dès lors ne comprend pas la fin de la métaphysique, — par opposition à celle qui constitue cette fin, ou dont l’objet dépasse toutes les bornes de l’expérience, et à laquelle la métaphysique, commençant par la première, conduit moins encore qu’elle ne la veut dépasser, puisqu’elle en est séparée par un abîme immense. Aristote, avec ses Catégories, se tient presque uniquement à la première, Platon, avec ses Idées, tend à la seconde. Mais, après cet examen préliminaire de la matière dont s’occupe la métaphysique, la forme qu’elle doit suivre doit aussi nous occuper.

La seconde chose demandée implicitement par la question de l’Académie royale, c’est de prouver que les progrès que la métaphysique peut se flatter d’avoir faits sont réels. Dure exigence, qui ne peut que mettre dans l’embarras les nombreux soi-disants conquérants dans cette région, s’ils veulent la comprendre et y réfléchir.

En ce qui concerne la réalité des notions élémentaires de toute connaissance a priori qui peuvent trouver leurs objets dans l’expérience, ainsi que les principes par lesquels ces objets peuvent être subsumés à,