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Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/409

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DEPUIS LEIBNIZ ET WOLF.


à la connaissance de la nature, et se détruisent les unes les autres ; elles semblent ainsi enlever à la raison toute confiance en matière théorique, et introduire un scepticisme illimité.

À ce mal pas donc d’autre remède que de soumettre la raison pure elle-même, c’est-à-dire la faculté générale de connaître quelque chose a priori, à une critique précise et détaillée, de telle façon que la possibilité d’une véritable extension de la connaissance par cette faculté, en ce qui regarde le sensible, soit reconnue et qu’il en soit de même pour le sursensible ; ou, si l’extension de la connaissance à cet égard ne devait pas être possible ici, que la limitation soit établie, et qu’en ce qui touche l’intelligible comme fin de la métaphysique, la possession dont elle est capable ne soit pas assurée par des preuves qui se sont trouvées si souvent trompeuses, mais par une déduction du droit de la raison à l’égard de ces déterminations, Les mathématiques et la physique, autant qu’elles contiennent une connaissance pure de la raison, n’ont besoin d’aucune critique de la raison humaine en général. En effet, l’épreuve de la vérité de leurs propositions est en elles-mêmes, parce que leurs notions ne vont pas au-delà des objets correspondants qui peuvent être donnés par l’expérience, au lieu qu’en métaphysique elles sont destinées à un usage qui doit dépasser ces limites, et s’étendre à des objets qui ne peuvent absolument pas, du moins dans la mesure de l’usage ambitionné pour la. notion, être donnés en accord avec elle,