Aller au contenu

Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/457

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
457
EN GÉNÉRAL.


le sentiment de plaisir, de telle sorte cependant que le jugement esthétique soit toujours un jugement de réflexion, tandis qu’un jugement qui ne suppose aucune comparaison de la représentation avec les facultés de connaître qui agissent simultanément dans le jugement, est un jugement esthétique de sensibilité, qui rapporte aussi une représentation donnée (mais pas au moyen du jugement et de son principe) au sentiment du plaisir, Mais le caractère ou signe qui sert à prononcer sur cette différence ne peut être donné que dans un traité, et consiste dans la prétention du jugement à une totalité et à une nécessité universelles : car si le jugement esthétique emporte avec soi l’un et l’autre caractères, il prétend aussi à ce que son principe de détermination soit placé non seulement dans le sentiment de plaisir et de peine pour soi seul, mais en même temps dans une règle de la faculté supérieure de connaître, et ici particulièrement dans celle du jugement qui est par conséquent législatrice a priori par rapport aux conditions de la réflexion, et prouve Y autonomie. Mais cette autonomie n’est pas (comme celle de l’entendement par rapportaux lois théoriques de la natureoude la raison dans des lois pratiques de la liberté) objective, c’est-à-dire qu’elle n’apas lieu par des notions de choses ou d’actes possibles, mais qu’elle est simplement subjective, valable pour le jugement de sentiment, qui, s’il peut prétendre à une valeur universelle, prouve que son origine est fondée sur des principes a priori. On devrait nommer proprement heautonomie cette législation, puisque le jugement