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Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/88

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sont donc des principes a priori de l’expérience possible.

Ces principes d’une expérience possible sont donc en même temps des lois universelles de la nature, qui peuvent être connues a priori. Et alors se trouve résolu le problème énoncé par notre seconde et présente question : Comment une physique pure est-elle possible. Car on y trouve tout l’élément systématique voulu par la forme d’une science, puisqu’il n’y a pas d’autres conditions possibles que les conditions formelles de tous les jugements en général, par conséquent pas d’autres règles que celles qui sont données par la logique. Ces règles contiennent un système logique. Or les notions qui s’y trouvent fondées, qui contiennent les notions a priori de tous les jugements synthétiques et nécessaires, constituent par là même un système naturel transcendantal, tandis que les principes au moyen desquels tous les phénomènes sont subsumés à ces notions, constituent un système naturel physiologique, c’est-à-dire un système qui précède toute connaissance empirique de la nature, qui la rend d’abord possible, et peut être appelé par cette raison la science propre, universelle et pure de la nature.


§ XXV.

Le premier[1] de ces principes physiologiques subsume tous les phénomènes, comme intuitions

  1. Ces trois paragraphes seront difficilement compris si l’on n’a pas présent à l’esprit ce qui est dit des principes dans la Critique ; mais ils peuvent servir à mieux en faire comprendre ce qu’il y a de général, et à faire porter l’attention sur les points essentiels.