Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/90

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§ XXVI.

Quant au rapport des phénomènes, et même en ce qui regarde seulement leur existence, la détermination en est dynamique, et non mathématique, et ne peut jamais valoir objectivement, ou convenir pour une expérience, si elle n’est pas soumise à des principes a priori qui rendent possible à cet égard la connaissance expérimentale. Des phénomènes doivent donc être subsumés à la notion de substance, qui est le principe de toute détermination de l’existence, comme notion de la chose même ; ou, s’il y a succession entre les phénomènes, c’est-à-dire événement, à la notion d’un effet par rapport à une cause ; ou, si le simultané doit être connu objectivement, c’est-à-dire par un jugement expérimental, à la notion de communauté (réciprocité). De cette manière des principes a priori servent de bases à des jugements d’une valeur objective, quoique empiriques, c’est-à-dire à la possibilité de l’expérience, en tant qu’elle doit relier les objets quant à l’existence dans la nature. Ces principes sont les lois naturelles propres qui peuvent s’appeler dynamiques.

Enfin, aux jugements d’expérience appartient aussi non pas tant la connaissance de l’accord et de la liaison des phénomènes entre eux dans l’expérience, que leur rapport à une expérience en général, ce qui comprend, ou leur accord avec les conditions formelles que reconnaît l’entendement, ou l’enchaînement avec le matériel des sens et de la perception, ou