Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/96

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dont elles existent comme substances, ou dont elles agissent comme causes, ou dont elles peuvent être en commerce avec d’autres (comme partie d’un tout réel), et que je puisse encore moins concevoir de semblables propriétés dans des phénomènes, comme phénomènes (parce que ces notions ne renferment rien qui soit dans les phénomènes, mais quelque chose que l’entendement seul doit penser), nous avons néanmoins de cette liaison des représentations dans notre entendement, et même dans les jugements en général, cette notion, à savoir que des représentations dans une espèce de jugements appartiennent à l’état de rapport, comme sujet, à des prédicats ; dans une autre espèce, comme principe, à une conséquence ; et dans une troisième comme parties qui constituent dans leur ensemble une connaissance totale possible. Nous savons en outre a priori que sans considérer comme déterminée la représentation d’un objet par rapport à l’un ou à l’autre de ces moments, nous ne pouvons avoir aucune connaissance valable pour un objet, et que si nous nous occupions de l’objet en soi, il n’y aurait pas de signe possible auquel on pût reconnaître qu’il est déterminé par rapport à l’un ou à l’autre de ces moments, c’est-à-dire qu’il appartient ou à la notion de substance, ou à celle de cause, ou (dans le rapport entre des substances) à celle de commerce ; car je n’ai aucune notion de la possibilité d’une telle liaison de l’existence. Aussi la question n’est-elle pas de savoir comment des choses en soi sont déterminées, mais comment l’est une connaissance expérimentale des choses par rap-