Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/156

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1565—1569. avec magnificence et signèrent l’alliance entre la Suède et la Russie. Dans la rédaction de l’acte, le tzar nommait Érik son frère et son ami, lui cédant à perpétuité la province d’Esthonie, s’engageant à le secourir dans la guerre par lui entreprise contre Sigismond, ainsi qu’à lui procurer la paix avec le Danemarck et les villes anséatiques ; de son côté, Érik promettait d’envoyer sa belle-sœur à Moscou (35). Ces dispositions étant faites, le boyard Voronzof et le gentilhomme Naoumof, porteurs du traité, se rendirent à Stockholm ; les boyards Morosof, Tchibatof, Soukin furent choisis pour aller recevoir la princesse à la frontière ; mais la Providence ne permit pas le triomphe des coupables projets de Jean. Accueillis à Stockholm avec les plus grands honneurs, les ambassadeurs russes y restèrent une année entière sans obtenir aucun résultat de leurs négociations. Érik, les ayant un jour invités à dîner avec lui, se trouva mal au moment du repas et ne put se mettre à table. Depuis lors les ambassadeurs ne virent plus le roi. On leur disait qu’il était malade ou absorbé par les travaux de la guerre avec les Danois. Les conseillers d’Érik, chargés seuls de suivre les négociations entamées, déclarèrent à Voronzof qu’ils regardaient comme contraire à toutes les lois