Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/215

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1570. chrétien et puissant. Jean reçut ces ouvertures avec les dehors de l’indifférence et sans donner un aveu formel. Il répondit froidement : par la grâce de Dieu et les prières de nos ancêtres, la grandeur de la Russie est assurée. Qu’ai-je besoin de la Lithuanie et de la Pologne ? Toutefois, si cette pensée vous occupe réellement, vous devez éviter de nous déplaire en suscitant des difficultés dans la sainte entreprise de la paix des Chrétiens. Malgré ces dispositions réciproques, les négociations n’eurent d’autre résultat qu’une trève de trois ans, que Sigismond sanctionna à Varsovie, en présence de nos ambassadeurs. À leur retour, ceux-ci annoncèrent au tzar que les grands de Pologne le considéraient comme leur futur maître et désiraient lui faire épouser la princesse Sophie, sœur du roi ; qu’ils ne voulaient se soumettre, ni à l’empereur, faible défenseur de ses propres États, ni aux autres souverains plus ou moins inférieurs en puissance au tzar de Moscovie, ennemi terrible, mais dont la protection offrait le plus de garantie : l’ambitieux Jean ajoutait foi à ces discours et croyait déjà porter sa main sanguinaire sur la couronne des Jagellons !

Royaume de Livonie. En attendant, il s’occupait avec ardeur des affaires de la Livonie. Taube et Kruse, ses fa-