Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/249

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1572. de lui porter les assurances d’une amitié sincère et inaltérable. Jean répondit : « Pourquoi donc la reine, uniquement occupée des avantages du commerce anglais, ne m’a-t-elle pas témoigné le moindre intérêt dans des circonstances décisives pour mon sort ? Je sais que le négoce est d’une grande importance pour un État ; mais les affaires particulières des souverains doivent passer avant celles des marchands. » Jenkinson cherchait à justifier Élisabeth, en rejetant tout le tort sur l’ignorance des interprètes qui avaient mal rendu ses expressions animées d’une vive amitié pour le tzar. Il s’informa des griefs reprochés aux marchands anglais, et, récapitulant les services qu’ils avaient rendus à la Russie, il s’efforça de prouver que, conformément à la volonté de leur reine, ils avaient contribué aux succès de nos armes en Livonie, en s’opposant aux entreprises des puissances du Nord, dont l’intention était d’intercepter la communication maritime de Narva, afin de priver la Russie des avantages du commerce de la Baltique. Satisfait de ces explications, Jean déclara qu’il faisait grâce à tous les Anglais, sans vouloir expliquer leur délit. Il ajouta : « Je n’accuse pas ceux à qui je pardonne. Soyons amis comme auparavant. Le secret que j’ai