Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/319

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1573—1577. révoltée. Devlet-Ghireï, craignant d’encourir le mépris des Russes par un état d’inaction prolongée, avait osé, dans le courant de l’année 1576, se mettre en campagne avec cinquante mille cavaliers ; mais bientôt il était retourné sur ses pas, à la nouvelle que les troupes moscovites campaient sur les bords de l’Oka ; que Jean lui-même était à Kalouga, et que, dans une audacieuse incursion, les cosaques du Don s’étaient emparés d’Islam-Kirmen. Décidé à la guerre, le tzar fit, en conséquence, les dispositions que commandait la sûreté de l’État : il augmenta la garnison des places fortes au sud-est et à l’occident de la Russie pour s’opposer aux incursions du khan et des Polonais. Il établit sur le Volga une force navale considérable formée des habitans des bords de la Dvina, de ceux de Perme et de Souzdal, destinée à tenir en respect les séditieux Tchérémisses, Astrakhan et les Nogaïs, ainsi qu’à se réunir aux cosaques du Don pour agir contre la Tauride même. Ensuite il se prépara à décider du sort de la Livonie.

1577. On était alors au commencement de l’année 1577, époque funeste pour ce malheureux pays et dont la multitude croyait trouver le présage dans les phénomènes de la nature. L’automne