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tères, 1580. ou achetés par eux, seraient, à l’avenir, propriété de la couronne ; les autres devaient leur appartenir à perpétuité comme possessions inaliénables. Le clergé s’engageait à ne s’approprier désormais de biens immeubles, ni par concessions volontaires, ni au moyen d’achats, et à restituer au gouvernement les terres grevées d’hypothèques. Cette mesure simple autant que sage augmentait les domaines et les revenus de l’État, et procura au tzar la faculté d’accroître le nombre de ses troupes. Des fonctionnaires publics parcouraient les provinces, avec la liste des enfans-boyards, faisant une exacte recherche de tous ceux qui se cachaient pour se soustraire au service. On leur infligeait un châtiment corporel ; ensuite ils étaient conduits sous escorte à Pskof ou à Novgorod. C’était là que la grande armée était cantonnée, laissant échapper le moment favorable pour agir offensivement, puisque les Russes se mettaient ordinairement en campagne, alors que pour éviter le froid et la mauvaise saison, les ennemis rentraient dans leurs quartiers d’hiver.

Batory ne pensait nullement à accorder un armistice aux Russes ; mais l’automne et l’hiver vinrent arrêter ses brillans succès. Les troupes mercenaires demandaient de l’argent ; les siennes