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1580. uniques trophées des armes russes, qui, avec trois cents prisonniers, furent envoyés à Moscou, et méritèrent des médailles d’or aux voïévodes. Bien que la saison fût très-avancée, Batory voulait néanmoins continuer encore la guerre. Nével et Oséritché lui ouvrirent leurs portes ; Zavolotchié, bien fortifiée et défendue par le valeureux Sabourof, opposa une résistance qui coûta cher à l’ennemi ; cependant elle fut obligée de se rendre, et Batory en laissa sortir les Russes avec les honneurs de la guerre.

Cette entreprise termina la campagne. L’armée de Batory était épuisée par les fatigues, par les maladies. Lui-même en fut atteint à Polotsk, et il avait encore la pâleur sur le visage lorsqu’il parut à la diète de Varsovie pour rendre compte de ses exploits. « Réjouissez-vous du triomphe de nos armes, dit-il aux grands, mais sachons en profiter. Le destin semble nous livrer tout l’Empire moscovite : le courage et l’espérance mènent à la gloire. Voulez-vous suivre un système de modération ? Faites au moins la conquête de la Livonie, principal but de cette guerre ; réunie à jamais au royaume de Pologne, elle sera pour la postérité un glorieux monument de votre valeur. Jusque-là nous ne devons pas songer à la paix. » Le roi exigea