Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/487

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1581. les Cosaques défirent complétement le mourza Bégouly, qui à la tête de sept cents Vogoulitches et Ostiaks avait pillé les colonies fondées sur la Silva et la Tchoussovaïa. Ce succès fut l’avant-coureur d’avantages plus considérables.

Les Stroganof n’avaient pas eu uniquement en vue la défense de leurs villes, en appelant les Cosaques à leur service. Lorsqu’ils eurent suffisamment éprouvé le courage et la fidélité de ces guerriers, reconnu le génie, l’intrépidité de Iermak Timoféief, leur principal chef (d’origine obscure, disent les annales, mais illustre par sa grandeur d’âme), ils formèrent une troupe particulière composée de Tatars sujets de la Russie, de Lithuaniens et d’Allemands, rachetés de captivité chez les Nogaïs, car ceux-ci ramenaient d’habitude dans leurs campemens les prisonniers qu’ils faisaient à la guerre comme mercenaires du tzar. Enfin, après avoir fait provision d’armes et de vivres, les Stroganof annoncèrent ouvertement une expédition qui, sous les ordres d’Iermak, devait avoir la Sibérie pour but. Expédition contre la Sibérie. Le nombre des hommes de guerre s’élevait à huit cent quarante, tous animés de zèle et transportés de joie. Les uns songeaient à l’honneur, les autres ambitionnaient du butin. L’espoir de mériter leur grâce du tzar enflammait les Co-