Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/489

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1581. Au moment où les États de Koutchoum allaient devenir la conquête du Pizarre russe, aussi redoutable pour les sauvages que celui d’Espagne, mais moins terrible pour l’humanité, le prince de Pelim avec les Vogoulitches, les Ostiaks, les Tatars sibériens et les Bachkirs, fit une irruption soudaine sur les bords de la Kama. Il détruisit les colonies russes près de Tcherdin, d’Oussolié, ainsi que plusieurs autres forteresses nouvelles des Stroganof, mit à mort ou entraîna en captivité un grand nombre de chrétiens privés de défenseurs ; mais, à la nouvelle de la marche des Cosaques contre la Sibérie, il quitta nos frontières pour voler à la défense de ses propres États. Colère de Jean. On fit aux Stroganof un crime de ces déprédations. D’après un rapport de Basile Pilépitsin, gouverneur de Tcherdin, Jean lui écrivit qu’ils ne savaient ou ne voulaient pas surveiller les frontières, « Vous avez pris sur vous, ajoutait-il, de rappeler des Cosaques proscrits, vrais bandits que vous avez envoyés faire la guerre à la Sibérie ; cette entreprise, propre à irriter le prince de Pelim et le sultan Koutchoum, est une trahison digne du dernier supplice ! Je vous ordonne de faire partir, sans délai, Iermak et ses compagnons pour Perme et Oussolié sur la Kama, où ils pour-