Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/514

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1584. de tromper l’espoir du tzar et de la Russie. Heureusement cette calamité cessa avec le printemps : la chaleur atmosphérique vint contribuer à la guérison des maladies, et des convois de vivres ramenèrent l’abondance parmi les Russes : alors Iermak fit partir le prince Mahmetkoul pour Moscou, annonçant au tzar que tout allait bien en Sibérie ; toutefois il lui demandait instamment des secours plus considérables que les premiers, afin de conserver ses conquêtes et de pouvoir en faire de nouvelles. Mahmetkoul, fidèle observateur de la loi de Mahomet, servit par la suite dans les armées russes.

Iermak qui avait perdu à peu près la moitié de ses hommes de guerre, par l’épidémie et la famine, éprouva bientôt un nouveau malheur par l’effet de son imprudente crédulité. Le mourza Karatscha, après avoir abandonné son souverain au moment de ses revers, avait établi un camp nombreux sur la Tara : il avait des espions à Isker, des amis et des intelligences dans tous les campemens des environs : il ambitionnait la gloire de devenir le libérateur de sa patrie. En attendant une occasion favorable, il flattait les Russes avec une perfide adresse : il leur envoyait des présens, leur demandait des secours sous le prétexte qu’il était menacé par