Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/58

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çait 1563. Anastasie ni dans son cœur, ni aux yeux des Russes, qui ne pouvaient plus attacher à l’idée de la tzarine celle de la vertu du tzar. Mauvais caractère de l’épouse de Jean. Les contemporains rapportent que cette princesse tcherkesse était d’une humeur farouche, cruelle par caractère, et ne faisait qu’entretenir Jean dans ses mauvaises inclinations ; elle ne sut pas même alimenter les sentimens qu’elle lui avait inspirés d’abord et qui n’avaient pas tardé à se refroidir ; car déjà il avait goûté les charmes dangereux de l’inconstance et foulait aux pieds les lois de la pudeur. N’éprouvant plus pour Marie qu’une extrême indifférence, le souvenir de sa première épouse le poursuivait sans cesse, et, pendant sept ans, il envoya religieusement, en mémoire d’Anastasie, de riches aumônes aux religieux du mont Athos. Mort du prince Youri. Il rendit les mêmes honneurs à la mémoire de son frère Youri, mort à la fin de l’année 1563. Ce prince, privé de facultés intellectuelles, jouissait des marques extérieures d’une haute considération, et aussi incapable de diriger les affaires de la guerre que celles de l’État, il commandait de nom dans la capitale, lorsque le tzar faisait une absence. La belle-sœur de Jean prend le voile. Mais Julienne, son épouse, possédait de rares qualités qui la faisaient regarder comme une autre Anastasie. Elle prit la résolution de