Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome VI, 1820.djvu/442

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nies d’un sceau d’or, leur permit de venir s’établir dans son pays, et leur accorda une protection toute particulière, ainsi que l’entière liberté de quitter la Russie, dans le cas où ils ne voudraient plus y rester.

Titre de tzar. Pierre crut s’élever en prenant le titre étranger d’empereur ; mais Jean, fier de l’ancien nom de grand prince, n’en voulut point de nouveau. Cependant, dans ses relations avec les étrangers, il se faisait appeler tzar, titre honorifique, affecté à la dignité de grand prince, depuis long-temps usité en Russie, et porté par Ysiaslaf II, ainsi que par Dmitri Donskoï. Ce mot n’est pas l’abrégé du latin Cæsar, comme plusieurs savans le croient sans fondement. C’est un ancien nom oriental, que nous connûmes par la traduction slavonne de la Bible, donné d’abord par nous aux empereurs d’Orient, et ensuite aux khans des tatars. Il signifie en persan, trône, autorité suprême (28), et se fait remarquer dans la terminaison des noms des rois d’Assyrie et de Babylone, comme dans Phalassar, Nabonassar, etc. Dans ses actes publics, faisant l’énumération de tous ses domaines, Russie blanche. Jean donnait à son empire le nom de Russie blanche, c’est-à-dire, grande ou ancienne, d’après l’acception de ce mot dans les langues orientales.