Page:Keats - Poésies, 1923, trad. Clermont-Tonnerre.djvu/189

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

 
I

La veille de la Sainte-Agnès, ah ! comme le froid était âpre !
Le hibou, malgré toutes ses plumes, était perclus.
Le lièvre boitait, tout tremblant, par l’herbe glacée
Et silencieux était le troupeau dans son bercail laineux.
Gourds étaient les doigts du diseur de chapelets
Tandis qu’il égrenait son rosaire et que son souffle glacé
Comme pieux encens montant d’un encensoir antique
Semblait, avant la mort, s’envoler vers le ciel,
Et passait devant l’image de la douce Vierge cependant qu’il disait sa prière.