Page:Keats - Poésies, 1923, trad. Clermont-Tonnerre.djvu/207

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rés,
Il faudrait pouvoir retenir l’eau dans le tamis des sorcières
Et être le tout-puissant seigneur des Elfes et des Fées,
Pour t’aventurer ainsi ! Cela me remplit de stupeur
De te voir, Porphyro, la veille de la Sainte-Agnès.
Dieu m’aide ! ma dame jolie fait la magicienne,
Ce soir — que les bons anges la déçoivent !
Mais laisse-moi rire en ce moment — j’ai moult temps de pleurer.


XV

Faiblement elle rit sous la lune alanguie,
Pendant que Porphyro regarde fixement,
Comme l’enfant perplexe regarde une vieille grand’mère
Qui tient fermé le beau livre des merveilleuses énigmes,
Tandis que ses besicles sur le nez elle siège au recoin de l’âtre,
Mais ses yeux se mettent bientôt à briller, pendant qu’elle raconte,
Le projet de sa dame, et il peut à peine l’enten