Page:Kipling - Au hasard de la vie, trad. Varlet, 1928.djvu/154

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nous trois… Jock sera très mal en point… pour emporter cette chaise à porteurs.

— Ce palanquin, fit Ortheris.

— N’importe ce que c’est, il nous faut l’avoir. C’est le seul objet de valeur vendable à notre portée que nous puissions nous procurer à si bon marché. Et qu’est-ce que c’est qu’un combat ? Il a volé les négros, malhonnêtement. Nous le volerons honnêtement.

— Mais qu’est-ce que nous ferons de ce sacré machin quand nous l’aurons ? Un palanquin c’est aussi gros qu’une maison, et pas commode du tout à vendre, comme disait MacCleary la fois où vous avez volé la guérite de la sentinelle des Curragh.

— Qui est-ce qui va être chargé de se battre ? fit Learoyd.

Et Ortheris se tut. Sans prononcer un mot, tous trois s’en retournèrent aux casernes. La dernière interrogation de Mulvaney réglait l’affaire. Ce palanquin était un objet de valeur, vendable, et qu’on pouvait se procurer de la façon la moins embarrassante. Il se muerait probablement en bière. Grand était Mulvaney.

L’après-midi suivant trois hommes se formèrent en cortège et s’enfoncèrent dans la brousse dans la direction de la nouvelle voie de chemin de fer. Learoyd seul était sans souci, car Mulvaney interrogeait sombrement l’avenir, et le petit Ortheris craignait l’inconnu.

Ce qui se passa lors de la rencontre dans le solitaire hangar de paye voisin du talus en construc-