Page:Kipling - Au hasard de la vie, trad. Varlet, 1928.djvu/212

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« — Chez les Sheehy ? que fait Dinah, très lentement.

« Et Judy l’interrompt en disant :

« — Il y est resté de neuf heures à minuit, Dinah Shadd, et une bonne moitié du temps il m’a tenue sur ses genoux, Dinah Shadd. Vous aurez beau me regarder et me regarder et vous aurez beau me regarder du haut de votre grandeur, vous n’empêcherez pas pour ça que Térence soit mon promis. Térence, mon chéri, viens, il est temps, de rentrer chez nous.

« Dinah ne dit pas un mot à Judy.

« — Vous m’avez quittée à huit heures et demie, qu’elle me dit à moi, et je n’ai jamais pensé que vous me quittiez pour Judy, promesses ou non. Retournez avec elle, puisqu’il faut qu’une fille vienne vous chercher ! Moi, c’est fini avec vous, qu’elle dit.

« Et elle s’enfuit dans sa chambre à elle, suivie de sa mère. Je restais donc seul avec ces deux femmes, et libre de leur dire ma façon de penser.

« — Judy Sheehy, que je dis, si vous vous êtes payé ma tête aux lumières, vous ne recommencerez pas pendant le jour. Je ne vous ai jamais rien promis ni en paroles ni par écrit.

« — Vous mentez, que dit la vieille maman Sheehy ; et puisse votre mensonge vous étouffer sur place.

« Elle était déjà fort saoule.

« — Et même s’il m’étouffait sur place, ça n’y changerait quand même rien, que je dis. Rentrez chez vous, Judy. C’est honteux pour une fille con-