Page:Kipling - Du cran.djvu/16

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hommes, plus sales que la saleté, venaient vendre des fruits ou des moutons décharnés. Le soir les maisons-de-ferme étaient éclairées d’une façon qui ne répondait nullement à l’économie hollandaise ; la broussaille s’allumait d’elle-même sur quelque distant promontoire, et les lumières des maisons scintillaient en réponse. Trois ou quatre jours plus tard le Major lisait de mauvaises nouvelles dans les journaux du Cap, qu’on lui jetait des trains militaires au passage.

Les canons et leur escorte passèrent du Léviathan à l’apparence de bateaux naufragés, leurs équipages se débattant près d’eux. Mais les voilà, reprenant leur vraie forme, qui pénétrèrent d’une embardée dans le camp parmi des nuages de poussière.

L’escorte d’Infanterie Montée s’installa à son repas du soir ; l’air chaud s’emplit de la senteur du bois en train de brûler ; des hommes suants bouchonnèrent des chevaux suants à poignées de précieux fourrage ; le soleil sombra derrière les collines, et l’on entendit le sifflet d’un train venant du sud.

« Qu’est-ce que c’est ? demanda le Major, en