Page:Kipling - Du cran.djvu/237

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Sahibs une fois nés ici y reviennent quand ils sont allés à Belait (Europe).

— Et que font-ils à Belait ? demanda la recrue respectueusement.

— Ils acquièrent de l’instruction, ce qui n’est pas ton cas, repartit le Naïk. De plus ils boivent assez de belaitee-panee (eau de seltz) pour leur donner cette agitation du diable qui leur dure toute la vie. D’où nous autres de Hind tirons de l’ennui.

— Le père de mon oncle, dit Imam Din lentement, avec importance, était Ressaldar du Long Coat Horse[1], et l’Impératrice l’appela en Europe l’année qu’elle accomplit ses cinquante ans de règne. Il disait (et il y avait aussi d’autres témoins) que ces Sahibs là-bas ne boivent que de l’eau ordinaire tout comme nous faisons ; et que le belaitee-panee ne coule pas dans toutes leurs rivières.

— Il disait qu’il y avait un Shish Mahal — un palais de verre — d’un demi-mille de long, et que le train à rails courait sous les routes ; et qu’il y avait des bateaux plus gros qu’un village. C’est un grand vantard. »

  1. Régiment indigène de cavalerie.