Page:Kipling - Trois Troupiers et autres histoires, trad. Varlet, 1926.djvu/16

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temps en temps, mais il ne faut pas le laisser se battre, ni poursuivre les chats, ni rien faire d’affreux.

Je vous rapporte ses propres paroles.

Ainsi donc Rip et moi nous sortions nous promener le soir, car c’était un chien qui vous faisait honneur, et j’attrapai une quantité de rats avec lesquels nous fîmes un petit concours dans une vieille baignoire à sec par derrière les cantonnements. Il ne lui fallut que peu de temps pour redevenir brillant comme un bouton. Il avait une manière de s’élancer sur ces gros chiens pariahs jaunes, comme une flèche décochée de l’arc, et bien que son poids fût minime, il vous les attrapait si brusquement qu’ils roulaient comme un jeu de quilles, et quand ils fuyaient il allongeait après eux comme s’il poursuivait des lapins. De même avec les chats quand il pouvait en décider un à courir.

Un soir, lui et moi nous avions passé par-dessus le mur d’un compound[1] à la poursuite d’une mangouste qu’il avait levée, et nous étions occupés à fourrager autour d’un buisson épineux, quand tout à coup nous levons les yeux et nous voyons Mme de Souza avec un parasol sur son épaule, et qui nous regardait.

  1. Dépendances d’un bungalow, ou habitation d’Européen dans l’Inde.