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LE CHIEN D’OR

Elle était morte ! [1]

  1. M. Kirby, qui a donné tant de preuves de respect et même d’admiration pour nos institutions catholiques et pour notre culte, est, il ne faut pas l’oublier, protestant en religion. Comme tel, il ne peut connaître toutes les nuances les plus délicates du sentiment catholique et de la sainte réserve qui règnent dans nos communautés religieuses. C’est ce qui explique pourquoi il a, dans l’original, fait admettre Philibert dans la chambre de la mourante.

    Le lecteur objectera peut-être que cette scène, fort belle d’ailleurs, manque de vraisemblance. Nous l’admettons volontiers, bien que, avec la bienveillante permission de l’auteur, elle ait été quelque peu modifiée !

    Même avec la modification que l’on y a apportée, nous nous faisons un devoir de déclarer que ce serait méconnaître les saintes rigueurs de la règle qui régit nos communautés religieuses et même dénaturer les sentiments qui doivent animer une novice instruite dans la foi catholique, que de lui faire faire une aussi large part à l’amour humain en face de la mort. Une catholique, après avoir renoncé au monde et s’être enfermée dans un cloître, serait-elle animée de sentiments aussi purs que ceux d’Amélie et aurait-elle quitté son fiancé dans les circonstances extraordinaires racontées plus haut, ne songerait pas à se faire porter au parloir pour l’y rencontrer. Encore moins, les Supérieures d’un couvent permettraient-elles une semblable rencontre.

    Cependant, comme nous n’avons rien vu dans cette scène qui pût blesser le sentiment catholique, pas plus que la morale et les convenances, et que c’eut été créer, dans l’ouvrage, une lacune considérable, nous avons cru devoir laisser subsister l’entrevue. — Note des Éditeurs.