Page:Klaproth - Tableaux historiques de l'Asie, 1826.djvu/101

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faisait part. Ces libéralités excessives lui valurent dans tout l'empire une réputation de désintéressement et de magnificence qui lui fit un grand nombre d'amis et d'admirateurs. Par la découverte d'une intrigue qui existait entre le favori de l'empereur et une impératrice déposée, il sut gagner les bonnes grâces de ce prince, qui l'éleva à la dignité de grand général de l'empire. Sa modestie et la simplicité apparente qu'il affecta dans sa conduite raffermirent de jour en jour a av. J.-C. son crédit, dont il jouit jusqu'à la mort de Tchhing ti, arrivée l'an 8 avant Jésus-Christ.

Suivant l'intention de cet empereur, l'impératrice mère choisit un autre pre^ mier ministre pour son successeur Ngai ti; et afin que Wang mang, qui commençait à prendre trop d'ascendant, ne pût lui disputer l'autorité, qu'elle voulait conserver, elle résolut de lui faire donner l'ordre de se retirer. Averti à temps, il prévint cet affront, en se démettant de ses emplois entre les mains de l'empereur. Celui-ci ne fut pas fâché de voir que Wang mang prenait de luimême ce parti ; ce prince le craignait, et désirait diminuer la trop grande autorité que sa famille possédait. En effet, il le tint toujours éloigné de la cour. Après sa mort, l'impératrice mère fit revenir Wang marig; et comme Ngai ti était décédé sans postérité et sans avoir pourvu à son successeur, cette princesse et le nouveau premier ministre choisirent un jeune prince de la famille impériale , qui n'était âgé que de neuf ans, et qui monta sur le trône sous le nom de Phing ti.

Wang mang roulait déjà dans sa tête le grand dessein de dépouiller la famille des Han de la dignité impériale ; il chercha alors les moyens de se concilier l'estime de tout le monde, et de gagner l'esprit du peuple. Cependant cette conduite ne servit qu'à confirmer les partisans de la famille impériale dans les soupçons qu'ils avaient conçus sur ses vues ambitieuses. Si la libéralité du ministre à l'égard du peuple, qu'il voulait mettre dans ses intérêts, était extrême, sa sévérité contre les officiers qui n'entraient pas dans ses projets n'était pas moindre. On comptait des jours où il avait fait mourir plusieurs centaines de personnes dont tout le crime était d'appartenir à des gens qui condamnaient son r usurpation.

Après s'être enrichi par la spoliation des tombeaux des membres de la famille impériale, qu'il fit ouvrir, en disant que les richesses enfouies avec les morts •seraient