Page:Klaproth - Tableaux historiques de l'Asie, 1826.djvu/97

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son autorité ; ainsi Kao houang ti devint possesseur de tout le territoire de la

Chine, avec son étendue actuelle.

Lorsque cet empereur s'était rendu maître de la capitale des Thsin, il avait aboli les ordonnances de Thsin chi houang ti, mais il en avait excepté celle qui concernait les livres. Ce prince, qui par son origine n'était que guerrier, avait une espèce d'aversion pour les lettres; et s'il rendit de grands honneurs à Confucius lorsqu'il visita son tombeau, il le faisait plutôt par politique que igi av J C par estime pour ce philosophe. Ce ne fut qu'en 191, et sous son successeur, Recherche cfue les prohibitions contre les livres anciens furent révoquées. Les Han, après

des avoir combattu tous les petits princes qui cherchaient à se rendre indépendants,

livres anciens. 1

introduisirent un autre mode de gouvernement, qui, conformément à l'exemple des Thsin , maintenait la souveraineté unique de l'empereur. Le laps de temps avait fait tomber dans l'oubli l'ancien système féodal des Tcheou; de sorte que les empereurs de la dynastie des Han purent ordonner sans risque la recherche de livres qui avaient paru si dangereux aux Thsin. On fit donc dans tout l'empire les perquisitions les plus soignées, et l'on fut assez heureux pour recouvrer des fragments considérables des anciens ouvrages, et même des livres entiers. C'est d'après ces matériaux, et avec le secours d'un vieillard qui savait le Chou king par cçeur , qu'on rétablit cet ouvrage sacré , et qu'on parvint plus tard à former un corps d'histoire ancienne, qui, quoique dénuée d'un grand intérêt, porte du moins toutes les marques d'authenticité.

A l'exception de quelques révoltes dans l'intérieur, et des incursions faites par les Hioung nou et d'autres peuples barbares habitant au nord de la Chine, cet empire jouit, jusqu'au règne de Wou ti, de beaucoup de prospérité. Les arts et les sciences, opprimés pendant les guerres civiles, avaient recommencé à fleurir, et le peuple se trouvait heureux étant gouverné par des lois douces et justes. I^s Tchhen yu, ou les rois de la nation turque des Hioung nou, qui occupèrent alors le pays actuellement habité par les Mongols, avaient souvent demandé des princesses chinoises en mariage, qu'on leur accordait pour qu'ils empêchassent leurs sujets de faire des invasions en Chine. Mais, sans respecter ces alliances , ces peuples inquiets et remuants , avec lesquels il était impossible de faire une paix solide, étaient fréquemment venus dévaster les terres de l'empire pour en transporter les richesses dans leur pays. Les princesses chinoises, sacrifié