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réaction, nécessairement très forte, immédiate, est encore augmentée par l’effet de la percussion mécanique de la peau et des muscles. La réaction circulatoire que produit la douche, est donc particulièrement intense. De plus, elle se prête à des applications locales que l’expérience est venu peu à peu démontrer comme d’une éminente utilité. Nous savons depuis longtemps que le refroidissement des pieds n’entraîne point d’altération morbide dans nos membres inférieurs, mais bien un rhume de cerveau ; qu’en plongeant les avant-bras dans l’eau froide, nous parvenons à arrêter une hémorragie pulmonaire etc. ; il y a évidemment une corrélation nerveuse sympathique entre différentes parties du corps pour que le froid puisse provoquer des contractions vasculaires dans des parties éloignées du lieu d’application. Nous possédons donc dans la douche froide un précieux moyen pour faire de la thérapie locale, pour dégorger des organes congestionnés que nous ne saurions directement atteindre. Ainsi la tête ne supporterait guère la commotion produite par une douche tant soit peu forte. Ce qu’on appelle communément une douche sur la tête n’est qu’une pluie d’eau froide qui arrose pendant quelques secondes le patient placé en dessous d’une pomme d’arrosoir. Cette pratique sert de préambule à la douche par la lance, pour mettre simultanément tous les points de la surface du corps en contact avec le milieu réfrigérant et pour abréger de cette façon la durée du saisissement produit par le froid. Mais nous opérons parfaitement une dérivation du sang de la tête en projetant pendant une dizaine de minutes une forte douche perpendiculaire sur les pieds, pendant que le reste du corps se trouve chaudement enveloppé et la tête recouverte par une compresse froide. — Certains organes abdominaux, le foie, la rate, se laissent influencer directement par la douche, car l’action du froid peut facilement pénétrer jusqu’à eux à travers l’épaisseur des parois abdominales.