Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/118

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avec force, elle monta rapidement le perron et disparut.

Le comte était déjà au haut de la rampe pour obtenir à tout prix un instant d’entretien, quand la porte se ferma avec violence, et un bruit de serrure lui ôta tout espoir. Incertain d’abord sur ce qu’il avait à faire, il hésita un moment, tenté de monter par une fenêtre qu’il voyait entr’ouverte, et de poursuivre son but en dépit des obstacles. Mais il réfléchit bientôt qu’il fallait céder, et, quelque amer qu’il fût pour lui de se retirer, il descendit la rampe en se reprochant d’avoir laissé la marquise échapper de ses bras. Il sortit du jardin pour chercher son cheval. Il sentait que tout espoir de s’expliquer auprès d’elle était désormais évanoui, et faisant marcher son cheval au pas, il com-