Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/202

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la foule se dispersa. Don Fernando, voyant son petit Juan, dont la cervelle avait jailli sur le pavé, se sentit excité d’une douleur affreuse ; levant les yeux vers le ciel, il demeura comme frappé de la foudre. L’officier de la marine, s’approchant de lui, chercha à lui offrir des consolations, l’assurant que c’était un malheur inévitable, et que son inaction, dont il se repentait vivement, avait été commandée par les circonstances. Don Fernando n’avait aucun reproche à lui faire, il le pria seulement de l’aider à rendre les derniers devoirs à ces malheureuses victimes.

Dans l’obscurité de la nuit on les transporta dans la demeure de don Alonzo ; Fernando les accompagna, emportant avec lui le petit Philippe. Il passa la nuit chez don Alonzo, rêvant aux moyens d’instruire son